Samm Trading « se couvre »
Depuis 21 ans, Samm Trading, installé à Cormontreuil, crée et développe des produits, sous forme de prototypes, qu'il envoie ensuite en Asie pour les faire fabriquer. Les neuf salariés travaillent pour des maisons de champagne, des pharmacies, Bohringer, Shell, Total, Agip, « nous faisons beaucoup de vêtements ».
La PME de Michel Villéger est donc forcément sensible au cours du dollar. « Et plus l'euro est haut, plus c'est bien pour nous ». Alors, en ce moment, il y a de l'inquiétude dans l'air ? « Oui et non. Je préférerais que l'euro soit plus fort, mais il existe des instruments financiers qui permettent de lisser l'évolution. »
Car ce qui pénalise les entreprises, c'est bien le mouvement de « Yo-yo » que peuvent connaître les cours des monnaies. « Ces amplitudes très rapides sont gênantes, notamment pour établir un prix pour un client, car il faut environ 5 mois pour élaborer un produit. »
Si le dollar passe de 1,50 euro à 1,21, « cela perturbe le marché ». Et selon un mécanisme compliqué, les entreprises peuvent se « couvrir » en achetant des dollars à un prix fixe, qu'elles doivent dépenser dans l'année qui suit.
Michel Villéger défend en tout cas l'euro, quelles que soient ses évolutions. « L'arrivée de l'euro a régulé le marché. Cela a été une bonne chose pour nous qui sommes confrontés à une concurrence avec les Pays-Bas ou l'Allemagne. »
En fait, le plus gros souci de Samm Trading ce sont les salaires asiatiques qui augmentent de 30 % et « la raréfaction de la main-d'œuvre : des usines se sont cassé la figure, d'autres sont passées de 1.000 à 50 salariés ». Pourquoi ne pas revenir en Europe ? « Il n'y a aucune possibilité, malheureusement ! »
Sources : L'UNION | 1 Juin 2010